Des visages pris
par l’immobilité du monde
par la langueur
des écrans toujours ouverts
du temps toujours identique
Peut-être qu’ici
au milieu de cette foule légère
quelqu’un compose
dans sa tête
une symphonie
Peut-être qu’ici
dans l’abondance des mots sans racines
quelqu’un écrit
sans le moindre bruit
le poème de la multitude
Peut-être qu’ici
dans la distance des corps et des vies
quelqu’un peut dire
les éboulis du soir dans sa main
la vie m’est arrivée.
Mathilde Vischer