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#poeme

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🌷 Un jour un #poeme 🌷

Armure des dunes

Armure lugubre,
Esprit tourmenté,
Ton fer et ton âme sont insalubres
Entre les murs de ta prison dorée.
L'acier qui a fendu autrefois les brumes,
Les océans et l'embrun,
Loin des roses que ton cœur hume
Pour enfin embrasser ton funeste destin.
Que ton éveil apporte clarté,
Face aux créatures de la nuit,
Sur le sable où s'échoue l'écume
Face aux assauts de Neptune.
Quelle merveille cet espoir qui luit
Au milieu des dunes.

Défini facho !

Vendredi soir, il y avait dans l’air une douceur ancienne, une lumière fine comme un voile d’automne, et moi, j’étais tout entier tendu vers l’écoute. J’étais allé entendre Anouar Brahem, maître de l’oud, et avec lui, Django Bates, Dave Holland, Anja Lechner — piano, contrebasse, violoncelle.

Quatre instruments, quatre voix mêlées, quatre souffles mêlés, et moi, au milieu, comme un enfant sous un ciel nouveau.
Et cela vibrait, cela s’étendait, cela traversait la mer, cela franchissait les rives oubliées, cela disait l’infini de l’autre, l’étrangeté douce de l’ailleurs.
Et je recevais. Je recevais comme on reçoit un pain partagé, un vin nouveau, un chant d’hospitalité.
Je pensais à l’aïté du kendo, cet adversaire sans haine, cet autre sans « ennemitié », qui te grandit parce qu’il est autre, parce qu’il te résiste, parce qu’il te fait mieux toi-même.
Et là, dans cette musique, dans ce lent tissage d’âmes, je sentais la même chose : la joie d’être changé par l’autre, traversé par l’autre, nourri de l’autre.

Alors, tout vibrant encore, tout pétri encore de cette lumière nocturne, j’en parle à une connaissance, un de ces visages croisés sans attache.
Je dis mon émotion. Je dis mon ravissement.
Et la réponse tombe, sèche, brutale, d’un coup :
— Ah ! T’es un con de woke, alors ? « Envahi par l’autre », j’imagine !

Et je sens soudain, comme un froid sur la nuque, comme un silence qui se brise.
Et je vois poindre, derrière ses mots, la vieille peur, la vieille haine, la vieille crispation morte.
Alors, sans élever la voix, je lui demande :
— Tu n’es pas un peu facho, toi, par hasard ?

Et le voilà qui s’emporte, qui gronde, qui aboie presque :
— Définis facho !

Alors je réponds, non pas par la définition morte qu’il attendait, mais par une autre vérité issue de ma vie :

Je connais votre réplique.

Elle est vieille comme l’excrément séchée sur un caillou oublié au bord d’une rivière tarie.
Un facho, ce n’est pas une définition, c’est un souffle mauvais.
Je vous ai lu, oui. Je vous ai entendu, dans votre ton qui se veut tranchant, dans votre langue râpeuse comme une pelle mal affûtée. Et je connais par cœur, jusqu’à la nausée, votre réplique éculée, usée, creuse, creusée comme un fossé à sec, ressassée comme un vers d’amertume : « donnez-moi la définition ».

Mais voyez-vous, ce que vous réclamez, ce que vous exigez, ce que vous implorez presque, ce n’est pas une définition, c’est une légitimation. Vous voulez un mot précis, un mot figé, un mot qui vous absout ou vous élève. Vous voulez un mot qui vous classe, qui vous protège, qui vous dédouane. Mais je ne vous offrirai pas ce luxe.

Parce qu’un facho, ce n’est pas un mot de dictionnaire, c’est un souffle noir.
Ce n’est pas une idée politique, c’est une fièvre sèche, une peur qui se farde en virilité.
Ce n’est pas une doctrine, c’est une pulsion de mort.
Un facho, ce n’est pas quelqu’un qui pense. C’est quelqu’un qui refuse que le monde soit vivant, complexe, imprévisible, incarné, douloureux, beau.

Le facho veut l’ordre. Mais pas l’ordre du cosmos, non. Pas l’ordre de l’harmonie. Il veut l’ordre de la cage, l’ordre du béton, l’ordre des bottes qui martèlent la terre.
Le facho hait l’incertitude. Il hait le mélange. Il hait la nuance. Il hait ce qui ne se soumet pas.
Le facho veut un monde net, propre, mort.
Et donc, le facho choisit la mort.
La mort des idées, la mort des visages, la mort des différences, la mort de l’amour.

Alors non, je ne vous donnerai pas de définition.
Je vous laisse à vos dictionnaires. Je rêve d’écrire avec la vie. Je parle avec les vivants. Je prie avec les révolté·es. Le marche avec celleux qui doutent, qui tombent, qui s’aiment, qui se cherchent.

Et je vous laisse votre haine.
Vous n’êtes pas une idée.
Vous êtes un refus du monde.
Et cela ne mérite ni une définition, ni un débat, ni un silence..

Haïku

Un cri sans amour —
le vent emporte la cendre
d’un monde qui meurt.

Tanka

Ta bouche sèche
crie contre l’étranger,
mais moi, je salue
le pas venu d’ailleurs,
l’arbre qui n’a pas de mur.

Sonnet bancale non bankable

Je viens d’un soir tissé de notes et de vents,
Je viens d’une mer large où l’oud pleure et se mêle,
Je viens d’un monde vaste où l’âme fraternelle
Respire dans l’espace et grandit en aimant.

Et toi, tu veux des murs, des chiffres, des serments,
Tu veux borner la vie, enfermer la plus belle,
Tu veux nier l’élan, briser l’aile nouvelle,
Pour bâtir dans la boue ton tombeau triomphant.

Mais moi, je marche encore dans les musiques vives,
Je tends ma main encor vers des terres naïves,
Je danse avec l’ailleurs, je rêve avec l’inconnu.

Et dans ton cri de mort, je n’entends que l’écho
D’un vieux monde plié sous son propre fardeau —
Moi, j’avance, vivant, dans l’aurore jamais nue.

Au jardin de l’Infante d’Albert Samain
Audio transcription : A venir Publié en 1893, Au jardin de l’Infante est le premier recueil d’Albert Samain, poète symboliste français dont l’œuvre, empreinte de délicatesse et de musicalité, offre une plongée dans un univers onirique et mélancolique. Ce recueil, salué à sa parution, témoigne d’une sensibilité exacerbée et d’une quête d…
voiepoetique.com/au-jardin-de-

C'est une marguerite attendant qu'on la cueille
Qui essaie d'augmenter son nombre de pétales
Un peu ? Beaucoup ? Trop vite ! Écrits sur un recueil
Pourquoi argumenter ? Pas du tout ? Je détale

Passionnément ? A la folie ? Tant que c'est doux
Assez des injonctions, j'ai oublié le compte
Dis moi comment, mélancolie, je t'amadoue
Avant l'extrême onction, l'ultime des rencontres

Des regrets

J'ai l'impression de t'avoir trahi
Je n'avais pas le choix pour l'euthanasie
Les phases du deuil sont en cours
Tristesse, colère, culpabilité... toujours
Une partie de moi est morte avec toi
Pour tous les êtres chers, comme à chaque fois
Certains ne peuvent pas comprendre
Pas grave, pas besoin de leur apprendre
Tout cela se ressent avec des sentiments
Une pensée à tous ces êtres manquants.

...Ment...

Être aimé fidèlement
Être accepté sincèrement
Même en étant différent
L' apanage des animaux élégants
Mais de bien peu de gens
Cette Société de faux-semblants
Des personnes agissant hypocritement
Tout est sujet à ricanement
Contraints de faire semblants
Est bien vu celui qui ment
Pas libre complètement
Trouver sa place mais comment ?

#poeme #societe #noirceur

...Ment...

Être aimé fidèlement
Être accepté sincèrement
Même en étant différent
L' apanage des animaux élégants
Mais de bien peu de gens
Cette Société de faux-semblants
Des personnes agissant hypocritement
Tout est sujet à ricanement
Contraints de faire semblants
Est bien vu celui qui ment
Pas libre complètement
Trouver sa place mais comment ?

Continued thread

Poème sur une

Sur un champ bleu nu au printemps
Une femme en robe noire se tient debout,
criant le nom de sa sœur
Comme un oiseau dans un ciel vide.

Elle criera chaque nom d'elle-même :
Celle qui s'est envolée trop tôt,
Celle qui a supplié de mourir,
Celle qui n'a pas pu arrêter la mort,
Celle qui attend encore,
Celle qui croit encore,
Celui qui pleure en silence.

Elle pleurera chaque nom en terre,
comme si elle semait le champ de douleur...
-

Poursuite de mes explorations dans les légendes arthuriennes aujourd'hui avec de la poésie et la lecture de "La défense de Guenièvre" (The Defence of Guenevere) de William Morris (en version bilingue publiée chez Libertalia, avec une traduction de Philippe Mortimer).
Morris y donne la parole à Guenièvre dans le cadre du procès où elle est accusée d'adultère avec Lancelot. La présentation par William Blanc qui précède le long poème est vraiment bienvenue et parfaite pour le replacer dans son contexte d'écriture et par rapport aux oeuvres auxquelles il fait écho.

Un jalon littéraire du XIXe siècle vers la progressive mise à distance de la vision patriarcale du mythe de Camelot.

Ce dimanche, Le Carnet et les Instants (le blog des lettres belges tenu par le Ministère de la Culture) parle du dernier recueil de poésie (en wallon brabançon et en français) de @JacquesDesmet431224 : "Homo sapiens", qui a paru voici quelques semaines à la Société de langue et de littérature wallonnes.
le-carnet-et-les-instants.net/

Le Carnet et les Instants · "Homo sapiens" de Jacques Desmet - Le Carnet et les InstantsLe livre du jour : "Homo sapiens", un recueil poétique de Jacques Desmet (Société de langue et de littérature wallonnes). La lecture de Julien Noël.

Mise à l'amende :

L'art c'est comme la politique,
Ça bouge au rythm' d'gens qu'ont du fric

En bouquins on est pas en reste,
On n'a c'bon vieux Victor Hugo !
Qu'défend les opprimés d'la peste
C'marlou s'fait des thun's sur leurs dos.

En philo on a c'truand d'Sartre
Qu'connaît pas la vie ni l'honneur
Qui vécut vieux bien loin d'Montmartre
S'croit vivre en touchant des mineures.

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#poeme #poesie